Tuesday, 19 March 2013

Witkin: un dialogue inédit

Joel-Peter Witkin: Enfer ou ciel / Heaven or Hell
Sous la direction d'Anne Biroleau
 
 
"Le photographe américain Joel-Peter Witkin élabore depuis près d’un demi-siècle une œuvre singulière et troublante. Troublante par l’univers intérieur qu’elle révèle, à la fois tourmenté, étrange, et habité par la certitude d’une réelle présence du divin. S’il se situe au plus près de l’humain en choisissant ses sujets dans des milieux marginaux ou aux pratiques extrêmes (transsexuels, adeptes du SM, malades mentaux, handicapés physiques), il transcende l’anecdotique et le spectaculaire : la gloire et la misère de la chair manifestent dans ses photographies une inquiétude métaphysique et philosophique, voire mystique, qui s’enracine dans l’immense culture artistique de Witkin.

L’occasion était belle de souligner ici cette circulation constante des thèmes, en faisant entrevoir la richesse et la diversité de la collection d’estampes de la Bibliothèque à travers une cinquantaine de gravures précieuses, dans un dialogue inédit et fécond avec l’œuvre du photographe : Durer, Rembrandt, Goya, Rops, Picasso, Ensor…

Cette confluence des influences revendiquées et du travail de la photographie comme collage, comme palimpseste (avec ses grattages, déchirures, abrasions du négatif, appositions de filtres et d’obstacles divers entre le support et l’agrandisseur) donne naissance à une œuvre qui se situe dans la grande lignée de Sade, de Bataille et aussi des mystiques chrétiens. "
 
Witkin claims that his vision spring from an episode he witnessed as a young child, an automobile accident in front of his house in which a little girl was decapitated.

It happened on a Sunday when my mother was escorting my twin brother and me down the steps of the tenement where we lived. We were going to church. While walking down the hallway to the entrance of the building, we heard an incredible crash mixed with screaming and cries for help. The accident involved three cars, all with families in them. Somehow, in the confusion, I was no longer holding my mother's hand. At the place where I stood at the curb, I could see something rolling from one of the overturned cars. It stopped at the curb where I stood. It was the head of a little girl. I bent down to touch the face, to speak to it -- but before I could touch it someone carried me away".
When you learn early in life that heads may fail to stay attached to their bodies, very little is likely to seem obvious or stable.

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